Caissière au Franprix

Souvent je vous observe, tendrement mes yeux se posent sur vous, et tout au fond de moi je n'espère qu'une chose, que votre regard vienne se perdre dans le mien. Mais jamais il ne le fait. Et quand bien même, si tel était le cas ; j'en serais bien trop gêné pour soutenir ce qui n'est qu'au fond, qu'un simple regard.
J'ai souvent envie de vous parler, de vous dire de jolies choses, et encore plus souvent je ne le fais pas. Seules de petites banalités inutiles, futiles et indignes me viendraient.
Et je repars. Avec l'inacceptable certitude, l'inavouable solitude que je n'y arriverai jamais.
Souvent je m'imagine, heureux, avec vous, avec toi, te tenant par la main, tout simplement, caressant ton visage au petit matin, et puis je me souviens que tout cela n'est rien. Juste une pensée qui m'émeut, me trouble, et me rappelle d'autres temps, d'autres gens... que mon coeur sut aimer...avant...et qui aujourd'hui se referme inexorablement.
Mes amours d'antan m'ont tué.
Je ne demande pas mieux que d'aimer, mais en serais-je encore capable ?
J'ose y croire, parce que de vous voir me fait du bien. Oui. Lorsque de loin je te regarde, j'ai du plaisir. De te sentir perdue dans tes pensées, tes yeux dans un vague que j'aimerais discerner. Sur ce visage se lit toute la douceur, la gentillesse que tu dois distiller.
Se peut-il qu'il y ait encore beaucoup d'êtres comme toi ? Je ne le sais pas.

Mais il y a toi.