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De Mots En Maux
12 mars 2008

Recette de la gauffre à la carotte

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                                 "Ainsi donc, Cher ami, j'avais à vous entretenir d'une douce recette, celle la même que j'ai su avec légèreté  vous évoquer quelques fois au travers de nos correspondances, malmenant au gré des mes bons désirs vos papilles alléchées et piquées de curiosité.

La voici donc, dans ses moindres détails, livrée à vos yeux que je sais garants des indicibles et secrètes effluves qui s'en dégage. Je n'ai plus qu'à vous dire que seule une recette scrupuleusement suivie au pied de la lettre pourra ravir le palais et les sens  de vos hôtes.

                                        Mettez tout d'abord, avant même de commencer quoique se soit, toute votre ardeur et votre esprit à accomplir la tâche. N'ayez crainte de vous épandre sur la table ou même d'avoir à transpirer.  Il est bien souvent nécessaire de s'employer intensément pour réussir les doux miracles du travail bien fait. J'attire votre attention sur les méfaits du jeune mitron impétueux  qui,  à vouloir ne pas accorder le temps au temps, se fourvoie bien trop précocement dans un échec que nous qualifierons de cocasse. Ne gardez que le meilleur et ravissez, je vous en prie, le palais effrontément gourmand de la délicieuse goulue qui sans se faire prier, se délectera de votre pièce jusqu'à la dernière miette.
                                        Appréciez ensuite chacun des ingrédients s'offrant à vous, et soyez quelque peu créatif. De jolis mets n'ont de sapidité que lorsque saveurs et textures s'entremêlent lascivement. Habile je vous connais, et si vous ne négligez aucun d'eux, vous connaîtrez le contentement du pâtissier satisfait.
                                        Ne choisissez aucunement une médiocre farine. Préférez-la vierge et d'une candeur sans faille. Ainsi blanche et satinée, elle filera le long de vos doigts charnus et pulpeux, à l'image d'une étoffe de soie qui  ne veut pas se résoudre à dévaler le galbe et les courbes des jeunes rosières.  Avec infinie douceur, saisissez alors de gros œufs dorés, en prenant grand soin de les soupeser finement un à un.
                                                Gardez-les dans le creux de vos mains, bien au chaud, et faites les lentement voyager en vous assurant après quelques instants de ce traitement que rien ne vient troubler votre concentration. Car n'oubliez pas ! Afin de monter la pâte, il vous faudra encore bien d'autres ingrédients et bien d'autres attentions indispensables à l'accomplissement de la dite recette.
                                        En tête, ayez à l'esprit que le moindre de vos gestes se doit d'une perfection et d'une certitude sans faille. De la sorte, sculptez une fontaine de farine, en y dessinant en son sommet l'empreinte d'un petit cratère. Humidifiez-le lentement, en y versant par petites touches un lait que vous aurez pris soin de parfumer à loisir. Celui-ci doit se perdre dans le plus petit des méandres du joli mont. Pas le moindre des interstices ne doit lui résister, et pour arriver à vos fins, je vous invite à malaxer vaillamment le tout. Mettez-y.... les deux mains !
         
                                                Z
estes et autres épices se doivent d'être introduits dès lors. Il n'y a rien de répréhensible à ce que certains artifices viennent chatouiller les éminences charnelles que sont nos papilles, mais veillez toutefois à ne pas en adjoindre trop. La discrétion est parfois suffisante. Seule la pincée de sel se doit d'une généreuse largesse. Pour le piquant.
                                        Mettez pour finir la douceur succulente d'un sucre venu de loin.Il fait partie de ces caresses qui viennent parfois vous chuchoter au creux de l'oreille des invitations au voyage et au vagabondage de l'âme. Adoucissez avec une petite portion de beurre. Il a lui aussi des vertus méconnues. Vous en conviendrez d'ailleurs lorsque malmené par la chaleur de votre agitation, il rendra à votre impatiente verdeur toute l'amertume de son fluide et sa forme la plus liquide.
                                                Obtenue de la sorte, votre pâte ne pourra que finir dégoulinante sur l'autel de son supplice brûlant, se gonflant avec espièglerie sous le feu léchant et caressant du moule. Et lorsque le frémissement se fera entendre, aussi subtil soit-il, il sera temps.
                                       
Incorrigible que je suis ! J'ai failli oublier de vous parler du principal ! J'y ai toutefois songé à bien des moments, mais avouez que si j'avais eu à vous parler de carotte délicatement introduite dans la gaufre, vous auriez peut-être eu de moi quelques idées bien légères.

Ainsi donc et pour conclure mes pensées, je vous offre ici le fondement de ma recette, faisant de moi une maître es culinaire, et de vous, j'en suis intimement convaincue, le plus heureux des pâtissiers."
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Commentaires
V
... et moije veux bien .. me faire critique culinaire...
A
Savoureuse recette<br /> Assez tentante en fait<br /> Nouons donc nos serviettes et <br /> Saisissons l'assiette<br /> <br /> Farine de cacahouète?<br /> Aspartam ou sucrette?<br /> Ça s'trouve en supérette?<br /> Ou à Gif sur Yvette?<br /> N'importe quoi en fait<br /> Signé: L'pote alaouet
M
MANGEZ MOI !!! <br /> Délicieuse recette que tu nous présentes là, avec quelques ingrédients délicats mais qui s'avèrent indispensables à une telle recette ! <br /> Gauffre à la carotte ^^ J'adopte !!!
De Mots En Maux
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