J'ai Hauts Mes Tris
L'Amour devrait être une chose simple.
Soit, deux points bien distincts.
A et B, qui mènent chacun à leur manière une petite existence toute tranquille.
A et B donnent alors une direction à leurs cheminements respectifs, définissant ainsi deux droites indépendantes l'une de l'autre.
Bien souvent, les droites restent parallèles, ne se rencontrant jamais.
Parfois, elles ne font que se croiser avec fulgurance, sécantes qu'elles sont, et tracent ainsi deux perpendiculaires éphémères.
Il arrive néanmoins que ces droites se rencontrent de façon plus assumée et regardent dans la même direction.
Le segment, de longueur variable, vient de naître.
Et si A et B songent vraiment à un alignement infini, le segment se mue en demi-droite
Bien entendu, il faut prendre un peu de hauteur avec tout ça, et regarder les choses sous un autre angle, Galilée ne s'étant pas pris la tête à nous démontrer que la Terre était ronde pour rien (Eratosthène aborda le sujet bien avant, mais je laisse les spécialistes débattre du rôle de chacun dans cette reconsidération du Monde).
La Terre est ronde donc, et si on s'élève un peu, notre demi-droite infinie finirait bien par ressembler à une longue courbe qui s'enroule autour d'un axe, pour former un cercle parfait.
Le cercle.
N'est-ce pas là le symbole de l'Amour, tout simplement ? Nos alliances n'en sont-elles pas la plus belle des preuves ?
Seulement, comme il existe toujours une exception qui confirme la règle, cette brève et simpliste déduction serait bien trop aisée.
Parce que l'Amour ne se résume pas simplement à un point A et un point B. Il y a d'autres variables que nous devons prendre en considération.
C par exemple peut se retrouver parfois inclus sur la même droite, voir même s'en détourner de quelques degrés.
Alors, la triangulation de l'Amour devient d'une extrême complexité tant dans sa définition que dans sa forme. A et B peuvent tour à tour devenir n'importe quel des trois côtés de ce triangle malléable, dessinés à loisir par C qui jongle avec les compromis, les hésitations, les joies, le sexe, les secrets, les enfants,…la Vie.
En fait je suis dans l'erreur (comme à chaque fois que j'ai eu affaire à la géométrie !) car cette vision n'est pas la bonne.
Je devrais parler, non de triangle, mais de parallélépipèdes et autres polyèdres joyeux où s'entre-baisent lignes, médianes, droites, courbes, angles et toutes ces variables qui font que l'Amour n'a pas de forme ! Parce que l'Amour n'a pas de forme !
Ni même de démonstration, et encore moins de définition juste et véritable.
Et puisque mon raisonnement bâclé souffre de trop d'inexactitudes scientifiques - moi qui ai toujours eu une sainte horreur de la rationalité - en tant que point A je préfère m'en tenir au théorème vaporeux et licencieux suivant :
A + B = d'Eux
… en référence à mon point B.